texte écrit le 29 décembre 2014
Pourquoi il est si difficile de réformer?
Beaucoup de français et de responsables politiques sont conscients de la nécessité de réformer la France. Depuis 2007, c'est même un leitmotiv de la vie politique. Mieux, tout le monde ou presque s'accorde sur la nécessité d'assouplir notre modèle social et de le simplifier. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Malgré les bonnes volontés, en 8 ans quasiment rien n'a été fait. Pourquoi?
J'identifie 4 blocages:
Le premier porte sur la direction des "réformes". Faire les réformes libérales "classiques", celles que la Commission de Bruxelles et le FMI demandent, c'est renoncer de fait à notre modèle social et aller tout droit au clash social. L'autre option, celle qui consiste à réorganiser notre modèle social pour le perpétuer à moindre coût plutôt que le démanteler, elle nécessite d'affronter tous les corporatismes qui protègent chacun leur petite rente de situation. Elle demande aussi de s'affranchir des schémas classiques de pensée et de faire preuve de créativité, ce dont nos élites, toutes formatées dans le même moule technocratique de sciences-po, sont bien incapables.
Le deuxième est le manque de confiance en soi de nos dirigeants. Ils savent bien qu'ils sont déconnectés des réalités. Or toute réforme entraîne des oppositions, certaines sont légitimes et d'autres non. Certaines oppositions sont légitimes parce qu'il est très difficile quand on est au sommet de percevoir toutes les conséquences économiques, sociales et humaines d'une réforme. Elles doivent donc être écoutées pour faire les ajustements nécessaires ou pour chercher d'autres voies de façon à rendre la réforme plus humaine et plus pragmatique, sans renoncer à ses objectifs. Les oppositions illégitimes sont celles issues de corporatismes qui défendent des intérêts abusifs au détriment de l'intérêt général. Elles doivent être affrontées politiquement avec courage et détermination pour que la réforme ne soit pas enterrée. Mais comment les distinguer quand on est déconnecté des réalités par une vie de courtisan et de carriériste de la politique sans expérience professionnelle dans le privé ou dans l'administration de base? C'est pour cette raison que nos politiques n'osent pas faire certaines réformes ou n'osent aller au bout des réformes entreprises. Tant que l'on ne diversifiera pas le recrutement de nos élites, le problème perdurera.
Le troisième est le manque de confiance du peuple envers ses dirigeants. Comment pourrait il encore faire confiance à des dirigeants qui se sont régulièrement trompés, qui sont déconnectés des réalités, qui ne défendent pas les intérêts du peuple et qui ne pensent qu'à assouvir leurs ambitions ou à être réélus? Sans renouvellement massif du personnel politique et sans changement des pratiques, aucune réforme d'envergure ne sera possible. Voilà pourquoi il faut faire les réformes politiques comme l'introduction de la proportionnelle, la limitation du cumul des mandats, ...
La quatrième est l'individualisme forcené de notre époque qui rend presque impossible tout projet politique collectif. C'est malheureux à dire, mais tant que la majorité des citoyens ne sera pas bousculée dans son confort quotidien par la crise, il sera difficile de rassembler une majorité politique pour réformer la France. Ce devrait être le rôle du Centre de s'appuyer sur ses valeurs de pragmatisme et d'humanisme qui le rende plus rassembleur pour bâtir ce projet politique collectif dont notre pays a besoin pour s'en sortir.
Une alternative politique à ce système à bout de souffle, c'est un mouvement politique qui choisit clairement la voie de la réorganisation de notre modèle social et qui refuse à la fois son démantèlement et le statu quo. Le "socialisme lyrique" de Mitterrand, la "fracture sociale" de Chirac, la "rupture" de Sarkozy et le "changement c'est maintenant" de Hollande n'ont été que des habillages différents pour la même politique de statu quo qui nous a conduit au bord du gouffre. Aucune réforme économique ou sociale importante n'a été menée à bout depuis 1981, hormis la catastrophique réduction du temps de travail! Tous les 4 à leur façon ont réduit la politique à de la com et à un bal des égos. C'est aussi un mouvement politique qui ouvre la politique aux ouvriers, aux techniciens, aux agriculteurs, et aux chefs d'entreprises. La politique a plus besoin de diversité sociale que de diversité d'origine ou de genre.
(texte en cours d'écriture)
texte écrit le 24 mars 2014, au lendemain du 1er tour des élections municipales
Refonder le Centre et l'inscrire dans une alliance durable avec la Droite républicaine
Le résultat des municipales est clair: la Gauche est discréditée et le Front National s'inscrit dans la durée dans le paysage politique français.
Cependant le Centre et la Droite ne peuvent se contenter des victoires obtenues lors de ces municipales parcequ'elles sont d'abord celles d'élus sortants bien implantés localement. Au niveau national, le Centre et la Droite ont plus bénéficié du rejet des socialistes que d'une véritable adhésion populaire. De plus, il n'est pas sain que le système politique traditionnel s'éloignent des classes populaires, des classes moyennes et des entrepreneurs et les laisse dériver vers le Front National.
C'est plus particulièrement vrai pour le Centre qui les a trop négligées sous prétexte de s'adresser à son électorat traditionnel de "CSP plus". Or cet électorat se boboïse et vote majoritairement à gauche, hormis dans les villes où un leader local est bien implanté.
Le Centre s'est toujours caractérisé par son sens de l'intérêt général, sa capacité à comprendre la complexité des réalités humaines, son humanisme, son profond attachement aux valeurs républicaines et son engagement pour l'Europe. Plus récemment, il s'est doté d'une véritable sensibilité écologique. Ce qui lui manque est une capacité à définir des lignes de force idéologiques claires pour pouvoir s'adresser à un public plus large et porter un projet politique plus lisible et plus attractif.
Je pense que ces lignes de force idéologiques doivent être les suivantes:
- Le Centre doit être le parti de la réduction des charges directes et indirectes sur les entreprises. Nous devons promouvoir une grande réorganisation de l'Etat, des collectivités territoriales, de la sécurité sociale, de la formation professionnelle, ... permettant de réduire les dépenses publiques pour pouvoir réduire ensuite réellement et durablement les taxes sur les entreprises. Nous devons également nous opposer au "carcan technocratique" qui étouffe la France, simplifier le droit et le code du travail et mettre fin à cette inflation normative et bureaucratique qui sont des charges indirectes qui pèsent sur nos entreprises, particulièrement sur les TPE, les PME et les ETI.
- Le Centre doit être le parti du compromis social. L'opposition entre patrons et salariés est de plus en plus factice. Leurs intérêts sont de plus en plus convergents. Le Centre doit être le parti des compromis fertiles dans l'intérêt général. Le Centre doit être le parti de l'assouplissement et du renouveau du modèle social français en promouvant les (re)négociations "branche par branche" des 35 h, du CDI et du SMIC notamment. Le Centre doit promouvoir une nouvelle doctrine sociale avec une approche globale de la personne à aider et lutter contre les "trappes sociales" qui enferment de trop nombreux français dans la dépendance aux allocations. Le Centre doit défendre le pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes notamment en promouvant une grande politique visant à faire baisser le prix des logements à l'achat comme à la location.
- Le Centre doit être le parti de l'écologie progressiste. Le Centre partage avec les Verts la conscience de l'urgence écologique et la volonté d'organiser massivement la transition écologique, notamment sur le plan énergétique. Le Centre diverge avec les Verts sur la forme que doit prendre l'écologie. Nous devons nous opposer résolument à l'écologie punitive et technocratique qui réduit l'écologie à une accumulation de taxes et de normes au mépris de leurs conséquences sociales et économiques. Nous devons promouvoir une écologie de grands chantiers comme l'éolien maritime, le simili carne, la voiture basse consommation ou hybride, le développement du bio gaz et de l'économie circulaire, le développement des supermarchés collaboratifs et des circuits courts, ... qui sont autant de sources de revenus nouvelles que de grands projets porteurs d'espoir et de "mieux vivre ensemble". Nous devons rendre ainsi à l'écologie son efficacité et la libérer de son instrumentalisation par des stratégies de communication.
- Le Centre doit être le parti des libertés. Au nom d'idéologies sécuritaires pour la Droite et hygiénistes pour la Gauche, l'UMP ou le PS restreignent sans arrêt nos libertés publiques. Le développement des nouvelles technologies donnent souvent un effet multiplicateur à ces politiques liberticides. Jamais les libertés publiques n'ont été aussi menacées et de plus en plus de citoyens en sont conscients.
- Le Centre doit être le parti de la citoyenneté et de la diversité. De nombreux français issus de la diversité et parfaitement intégrés souffrent de ne pas être reconnus comme des français à part entière. Le Centre doit être leur nouvel étendard en remplacement d'une Gauche qui les instrumentalise. Droite et Gauche surfent sur des clientélismes et des antagonismes pour diviser la société. Le Centre doit réconcilier les valeurs de la famille traditionnelle qui sont le socle de notre société et les valeurs de liberté et de responsabilité qui en sont les piliers. Notre démocratie est minée par l'entre soi des élites qui vivent en cercles fermés. Le Centre doit réouvrir l'accès aux fonctions dirigeantes à tous ceux qui le méritent.
- Le Centre doit être le parti de la Supra Nation Européenne et de la démocratisation des institutions européennes.L'Europe est minée par son incapacité congénitale à choisir entre Europe des Nations et Europe fédérale. Or ces deux visons sont des impasses qui doivent être dépassées par la construction d'une Supra Nation Européenne respectant les identités nationales et défendant réellement les intérêts des citoyens européens. Cette refondation de l'Europe doit s'accompagner d'une démocratisation complète de ses institutions mettant fin au règne des technocrates.
texte écrit le 5 novembre 2013, jour du mariage UDI MoDem dont ce site a probablement inspiré le nom:
L’alternative, le contrat d’un mariage qui sera durable s’il repose sur des bases solides.
Aujourd’hui, c’est jour de fête pour le Centre. Le travail d’union du Centre initié par Jean Louis Borloo il y a un an avec la création de l’UDI est parachevé. Et comme le dit François Bayrou, les centristes sont d’accord sur presque tout, alors pourquoi rester divisés ?
Mais pour qu’un mariage réussisse, il faut qu’il repose sur des bases solides. « L’alternative » est le beau nom d’un contrat de mariage. En dehors du fait que je me réjouisse particulièrement que le site « lalternativecredible.fr » ait pu inspirer ce nom, l’alternative est en soi tout un programme.
L’alternative, c’est de rompre avec l’impuissance des politiques à réorganiser notre pays. C’est le courage de réorganiser complètement l’état, les collectivités territoriales, le système de santé, les retraites, la formation professionnelle, … Cela est le préalable incontournable pour pouvoir réduire réellement nos dépenses publiques.
L’alternative, c’est une politique enfin favorable à la France qui travaille. C’est la conscience que la ligne de fracture est de moins en moins entre patrons et salariés et de plus en plus entre producteurs et profiteurs.
L’alternative, c’est, en matière sociétale, de rompre avec la multiplication des lois liberticides et de privilégier dans toutes les décisions les valeurs de convivialité sur l’aversion exagérée au risque pour redonner ainsi de la liberté et de la joie de vivre à notre société.
L’alternative, c’est de libérer l’écologie de l’emprise des technocrates et de passer d’une écologie punitive à une écologie de projets. C’est d’inventer les nouveaux modes de vie de demain pour inscrire dans la réalité quotidienne l’indispensable transition écologique.
L’alternative, c’est la renaissance du rêve européen. C’est de démocratiser l’Europe et de la recentrer sur l’essentiel pour construire enfin la grande Nation Européenne, les Etats Unis d’Europe, dont le monde a besoin pour porter les valeurs démocratiques.
Comme le dit Yves Jego, c’est une alternative d’espoir dont il s’agit. Il faut mettre du contenu dans ce contrat de mariage. Au nom de l’alternative, nous devons nous organiser en un grand parti populaire défenseur des classes moyennes et des entrepreneurs. Au nom de l’alternative, nous devons porter haut nos valeurs humanistes pour insuffler une dynamique d’espoir. C’est comme cela que l’espoir reviendra dans la société française et que le Front National reculera. C’est comme cela que les succès électoraux suivront naturellement.
Longue vie au mariage UDI MoDem ! Vive l’alternative !
Philippe Dervaux
Animateur de l’UDI Paris 11
texte écrite en septembre 2013:
Bonne nouvelle en cette rentrée politique de septembre 2013: l'UDI et le MoDem se rapprochent. L'unité complète du Centre va enfin devenir possible!
Le chemin pour construire le Centre fort pour lequel milite ce think tank depuis sa création se dégage enfin, même s'il reste encore long. Nous avançons en remplissant de plus en plus les 4 conditions à l'avènement d'un Centre fort en France:
- Le rassemblement de toutes les composantes du Centre.
- L'organisation d'un véritable parti structuré.
- Une alliance claire et stable avec l'UMP.
- L'incarnation sur les plans intellectuel, politique, économique et sociétal d'une véritable alternative crédible au "système" actuel.
texte écrit en avril 2013:
Sur le plan politique, l'alternative crédible c'est:
- Un mouvement politique qui soit à la fois un parti "classique" et bien organisé de centre droit, et à la fois un mouvement alternatif proposant une réorganisation en profondeur de notre société.
- La réconciliation du Centre avec les milieux populaires. Par phobie légitime de toutes les formes de démagogie, le Centre s'est coupé des milieux populaires. C'est malheureux parce que ses idées devraient avoir un grand écho parmi les entrepreneurs, les salariés et les jeunes, notamment ceux issus de l'immigration et bien intégrés. Le Centre n'ose pas, à tord, se poser comme le vrai défenseur des classes moyennes face à une Droite et une Gauche qui les ont trahies au profit de clientélismes et de corporatismes.
- La renaissance d'une pensée centriste autonome portée par une parole publique audible parce que lisible. Le Centre à mi chemin entre une Droite et une Gauche dont les politiques se ressemblent (et ont globalement échouées!) n'a plus d'utilité et donc n'a pas d'avenir. Le Centre doit apprendre à s'exprimer clairement au nom de sa propre doctrine économique, qu'on peut qualifier de libérale humaniste, et non uniquement en réaction aux pensées politiques de la Droite et de la Gauche.
- Un inventaire objectif et sans concession du sarkozisme. La France a besoin de libéralisme sur le plan économique comme sur le plan sociétal. Mais le libéralisme en France est discrédité par les compromissions de la Droite (et parfois de la Gauche) avec une certaine "caste de profiteurs". Il est aussi largement discrédité par tous ses politiques s'en réclamant (par intermittence!), en particulier Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, et qui n'ont en rien fait une politique libérale. Nous ne devons pas être solidaire du bilan de Nicolas Sarkozy qui, sur le plan de la politique intérieur, n'est pas bon malgré qu'il ait ouvert quelques pistes intéressantes. L'inventaire du sarkozisme avec la dénonciation de ses dérives sont indispensables pour que le centre droit se reconstruise en France. L'UDI ne devrait pas avoir de complexe à représenter un Centre droit "propre", libéré de la tutelle du sarkozisme, et "décomplexé", libéré de la prudence habituelle et excessive des centristes. Si elle ne le fait pas, c'est Fillon qui va le faire pour l'émancipation du sarkozisme, et Copé pour le langage décomplexé.
- Un inventaire objectif des forces et faiblesses du bayrouisme par les centristes voulant réellement bâtir une troisième voie libérale et humaniste. Malgré ses qualités de clairvoyance et de justesse d'analyse de la situation, François Bayrou a trop lié le centrisme à une aventure personnelle qui a inévitablement tourné au fiasco. Sa fascination par l'Histoire et son rêve de "refaire le coup de De Gaulle en 45 ou en 56" (sans les comprendre d'ailleurs parce que DeGaulle s'est appuyé dans les 2 cas sur des forces politiques constituées) l'ont aveuglé et empêché de faire les bons choix politiques au bon moment. Il est temps de tourner la page et de faire ce qui aurait dû être fait depuis 2007, c'est-à-dire de construire le grand parti populaire du Centre dont la France a tant besoin. Or aujourd'hui, cela passe par construire l'UDI.
Philippe Dervaux
texte écrit en Octobre 2012:
L'UDI doit marcher sur 2 pieds. Le premier, c'est d'être un parti de Centre droit, allié naturel de l'UMP lors des élections, représentant de l'aile humaniste, ouverte d'esprit, libérale et européenne de la Droite. Le deuxième, c'est d'être un véritable parti de transformation de la société, capable de proposer une voie nouvelle et une contestation crédible de l'ordre établi. L'UDI doit bâtir "une alternative crédible" dans tous les sens du terme. C'est l'objet de ce site, et c'est la raison de l'appel ci-dessous au réveil des centristes.
Appel au réveil des centristes
Chers amis,
Réveillons nous ! Arrêtons de discutailler de stratégies politiques. Arrêtons d’attendre je ne sais quel miracle ! Il est temps de mettre en avant nos convictions. Faire de la politique avec des convictions, c’est offrir aux citoyens une grille de lecture avec laquelle nous comprenons la situation de notre pays, faisons des propositions, et réagissons à l’actualité.
Cessons d’être des simples commentateurs de l’actualité. Aucun avis sur l’actualité, quelque soit sa pertinence, n’a d’impact politique s’il n’est pas mis en perspective.
Ce qui justifie l’existence du Centre, c’est sa capacité à appréhender toute la complexité de la vie, et donc de refuser les solutions démagogiques et extrémistes. C’est aussi d’être une alternative crédible à la Droite et à la Gauche qui ont échoué à redresser notre pays.
Réformer en profondeur notre pays sur les sujets essentiels, et le faire avec humanisme, voilà quelle est la vraie mission du centre. Nous devons rechercher l’adhésion populaire des classes moyennes, des employés, des cadres moyens, des entrepreneurs, … et non nous contenter de programmes insipides sensés flatter les bobos et les « CSP + » sous prétexte qu’ils seraient nos électeurs. C’est bien mal connaître la politique. L’électeur, quel qu’il soit, vote toujours pour une dynamique.
Il faut être bon sur ce quoi on nous attend. Il faut connaître nos lignes de force et mener, avec les associations concernées de la société civile, les combats pour défendre les entrepreneurs et les producteurs, pour défendre les libertés publiques, contre la dette et les gaspillages, pour une Europe forte, pour des réformes structurelles de notre société, pour une écologie de transformation des modes de production et de consommation, et pour plus d’humanisme dans les rapports humains.
Il faut être capable de porter une analyse de la crise actuelle qui doit nous conduire à rechercher les moyens de réduire nos dépenses publiques tout en relançant la production industrielle en France et en Europe.
Il faut comprendre que le cœur de tout mouvement politique est son positionnement socio-économique. Au néo libéralisme de la Droite, disqualifié par la crise financière de 2008, et à la social démocratie de la Gauche, épuisée par la crise de l’état providence, nous devons porter fièrement l’étendard du « libéral humanisme », avec comme programme principal « la relance par la compétitivité » en réduisant les charges directes et indirectes sur les entreprises. Réduire les charges directes passe par réduire les dépenses publiques, qui passe par réorganiser complètement l’état et le système social. Réduire les charges indirectes passe par la simplification généralisée de notre droit, de nos procédures administratives, du droit du travail, et par la refonte de notre fiscalité. Mais ce qui nous distingue de la Droite, ce qui fait notre originalité, c’est que cette politique libérale par essence doit refuser la précarisation du salariat que veulent imposer les néo libéraux. Nous devons donc défendre le CDI et le SMIC.
Nous devons défendre l’économie réelle contre les profiteurs, l’investissement à long terme contre le profit à court terme.
Osons être nous-même, osons promouvoir nos valeurs et notre vision des choses. Osons nous exprimer clairement au nom de cette grille de lecture qui apportera de la lisibilité et de la cohérence à nos prises de position. C’est comme cela que l’on sera utile à la collectivité. C’est comme cela que l’on pourra convaincre et donc gagner.
Philippe Dervaux
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texte écrit en Août 2012:
Pendant longtemps, le MoDem avait comme objectif principal de casser la bipolarisation. Or cette idée n'aurai pu réussir que s'il s'était donné les moyens de construire une véritable troisième voie. De plus, cette idée n'avait de sens que si deux blocs monolithiques s'opposaient frontalement. Alors effectivement sur bien des sujets, un compromis fertile fait par un Centre indépendant était meilleur qu'un affrontement stérile.
Mais aujourd'hui la situation est différente. La crise à l'UMP et l'émergence d'une Droite dure, la réorganisation du Centre droit avec la fondation de l'UDI, et la Gauche au pouvoir pour 5 ans, recomposent de fait la vie politique en 3 pôles.
De plus, les divisions de la Droite, et les divergences grandissantes entre la majorité modérée du PS et son aile gauche, le Front de Gauche et les verts, traduisent de plus en plus une recomposition de la vie politique selon les "vraies" lignes de fracture qui partagent notre société, à savoir ceux qui acceptent la mondialisation et ceux qui la rejettent.
Il y a plusieurs façons de rejeter la mondialisation. Il y a ceux qui rejettent la mixité culturelle (Droite forte, FN), ceux qui rejettent l'ouverture des marchés (Front de Gauche, FN), ceux qui rejettent l'évolution des moeurs (Droite forte, FN), ceux qui rejettent la société de consommation (Verts, Front de Gauche), ceux qui rejettent l'Europe (FN, Front de Gauche), ... Enfin, une fracture se creuse également entre les partis de "l'élite dirigeante" (PS, UDI, Droite républicaine) et ceux qui se revendiquent représentant du peuple (FN, Droite forte, Front de Gauche).
La mission du MoDem aurait du être non seulement de susciter de nouvelles idées en transgressant les frontières de la bipolarisation, mais également de réconcilier "le peuple" et "les élites" dans un mouvement qui accepte la mondialisation et qui émane d'une volonté populaire. C'était cela au fond construire la troisième voie. François Bayrou a failli réussir, mais son manque de pédagogie envers le Centre droit, son refus de faire du MoDem un grand parti populaire, et son obsession de la présidentielle ont fait échouer jusqu'ici cette magnifique mission.
Il n'en reste pas moins qu'inventer une autre voie que les voies traditionnelles de la Droite et de la Gauche, dont les pensées politiques sont usées, est indispensable si on veut sortir le pays de l'impasse où ils l'ont mis. Je pense que cette voie est encore faisable aujourd'hui si le MoDem accepte de rejoindre l'UDI, et si l'UDI accepte de reprendre à son compte la "mission originelle" du MoDem.
Bâtir la troisième voie commence par un travail de réflexion qui doit ensuite déboucher sur "une grille de lecture" capable de donner un sens à nos analyses et à nos propositions. Le Centre ne peut se contenter d'un positionnement politique. Il doit susciter de l'adhésion à des valeurs, à des idées, et plus globalement, à un véritable projet de société. C'est cette indispensable grille de lecture que j'ai essayé de réaliser ci-dessous. Elle doit éviter que les politiques centristes passent leur temps médiatique à commenter l'actualité. Car, quelque soit la pertinence d'un commentaire, il ne sert à rien politiquement s'il ne s'inscrit pas dans une mise en perspective qui fait sens.
Gauche | Droite | Centre fort | |
baisse des charges sur les entreprises | non | toujours promis jamais tenu | oui |
Réorganisation de l'état | très peu mais avec une volonté de préserver les services publics | beaucoup dans les paroles, très peu dans la réalité et sous forme de coupes sèches | beaucoup et mise en application réelle tout en préservant les services publics |
simplification du droit | non | non | oui |
Droit du travail et CDI | Préservation | Démantèlement | Préservation et simplification |
SMIC | Préservation | Remise en cause | Préservation |
social par subventions et prestations | toujours plus | moins | moins |
nouvelle forme de social (faciliter la vie, baisse prix du logement, ...) | non | non | oui |
Imposition des particuliers | augmentation | promesses de baisses jamais tenues ou toujours compensées par des hausses | baisse à moyen terme, stabilité en attendant que la réforme de l'état aboutisse |
Stabilité juridique (permettant l'investissement) | aucune | aucune | garantie par la cohérence de la politique d'ensemble |
Libertés publiques | diminution (par la multiplication des lois liberticides et l'application du principe du risque 0) | diminution (par la multiplication des lois liberticides et l'application du principe du risque 0) | augmentation (par inventaire des lois et remise en cause du principe du risque 0) |
moeurs | plus de libertés dans certains cas, moins dans d'autres, remise en cause du modèle de la famille traditionnelle | liberté respectée dans certains cas, conservatisme dans d'autres, respect du modèle de la famille traditionnelle | plus de libertés dans tous les cas, mais respect du modèle de la famille traditionnelle |
dialogue social | négociations au niveau national | négociations entreprise par entreprise | négociations par branches |
écologie punitive | beaucoup trop | un peu | très peu |
mutation écologique organisée de la société | très peu | très peu | beaucoup, car c'est "la" réponse sérieuse à l'urgence écologique |
Enfin, même si la France est aujourd'hui en déclin sur presque tous les plans, elle ne succombe heureusement pas encore aux sirènes de la division, ou aux charmes de l'illusion trompeuse qu'est le rejeter de la mondialisation. L'émergence d'un "Centre fort" proposant une véritable "alternative crédible" est le meilleurs vaccin contre les extrêmes, et le seul remède pour reprendre en main la situation et préparer enfin sérieusement l'avenir.
Philippe Dervaux
PS: Pour approfondir ou diversifier la réflexion, je vous propose une petite étude que j'avais faite en 2011 sur ce qu'est être centriste. Ma réflexion a évolué depuis, mais je vous la livre brute sans l'avoir modifiée:
Etre centriste par conviction, ça veut dire quoi?
"L'alternative politique" dans l'alternative crédible. Droits de copie libres à condition d'en mentionner l'origine.