2119 milliards de dettes en ce 23 avril 2016 (§ Dettes Publiques) alors que le taux moyen d'imposition des entreprises est déjà de 54% et que les classes moyennes sont écrasées d'impôts! La nécessité de réduire les dépenses publiques est une évidence que seule la Gauche de la Gauche conteste encore (avec pour argument de "prendre l'argent là où il est", c'est-à-dire dans les paradis fiscaux et dans les caisses des multinationales).
Mais vouloir réduire les dépenses publiques ne signifie pas avoir les moyens d'y arriver. Depuis 30 ans, la Droite et la Gauche ne cessent de creuser la dette malgré des promesses d'inverser le mouvement réitérées devant les français à chaque élection et devant la Commission de Bruxelles à de multiples reprises.
Le Centre a eu le mérite avec François Bayrou d'être le 1er à tirer la sonnette d'alarme et d'en faire une priorité. Cependant, comme tous les autres politiques, François Bayrou est bien embêté quand un journaliste lui pose la question de quelles dépenses précises il compte réduire. Les réponses se font alors évasives ou utilisent l'échappatoire classique "On sait tous ce qu'il faut faire", sous-entendant qu'il n'y a qu'une vérité en la matière et qu'il manque juste le courage politique de l'appliquer.
Comme d'habitude le débat politique français reste superficiel. On ne pourra réduire les dépenses publiques "réellement" tant que l'on aura pas exposé aux français clairement les données du problème.
En fait, il y a 2 politiques possibles pour réduire les dépenses publiques:
La première est celle du "On sait tous ce qu'il faut faire" qui découle du "TINA" (There is no alternative) de Margaret Thatcher. C'est la solution de "la pensée unique" néolibérale. Elle consiste en des coupes sèches dans les budgets sociaux et dans les services publics. Elle a été pratiquée par l'Espagne et la Grande Bretagne. La Grèce l'a subie sous la contrainte des financiers et de l'Europe. La France l'a entr'apperçue avec des mesures comme la réduction de la dotation aux collectivités locales, le non renouvellement d'un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique, les classes à doubles niveaux dans les zones peu habitées ou la réduction à 2 jours au lieu de 3 du temps de séjour en maternité des femmes lors d'un accouchement. Ces quelques mesures ont déjà eu des effets dramatiques. Les français pourraient-ils supporter plus? On en doute dans le climat quasi insurrectionnel qui règne aujourd'hui en France. Ce qui est certain est qu'ils n'accepteraient jamais de subir ce qu'on subit les espagnols et les grecs.
Et pourtant, notre classe politique privilégie dans les mots cette solution qu'elle n'a jamais eu les moyens politiques de mettre en oeuvre. François Fillon en fait même son programme pour 2017, avec une cohérence qu'il faut lui reconnaître, puisqu'il annonce avant l'élection ce qu'il compte faire et propose de mettre ce programme en application dès son éventuelle élection au moyen de décrets et d'un référendum. Au moins, il a intégré la difficulté politique d'y arriver et se donne les moyens de la contourner.
Mais une autre difficulté n'est pas débattue. Ce genre de politique ne fonctionne que si on va jusqu'au bout de sa mise en oeuvre et que l'on accepte à l'avance 2 choses:
1) de traverser une période terrible de chômage de masse et de précarité généralisée.
2) de changer définitivement de modèle de société et d'accepter une société où demain la précarité sera constante et les accidents de la vie beaucoup moins pris en charge par la collectivité.
Car une politique de coupes dans les dépenses publiques entraîne toujours un effet récessif très fort dans un premier temps avant d'aboutir à long terme, c'est vrai, à un assainissement des finances publiques qui facilite alors le renouveau de l'économie. Mais c'est aussi un changement de modèle social dans la durée et l'adoption d'un modèle libéral à l'anglo-saxone.
Par contre, en cas d'arrêt au milieu du gué de cette politique, cela entraîne une véritable catastrophe car la reprise n'est pas encore possible et tous les effets récessifs se font déjà sentir. Le risque est alors le délitement du corps social et la crise politique majeure.
Or, compte tenu du contexte culturel et politique français, cette voie nous semble vouée à l'échec. Voilà pourquoi nous proposons à L'Alternative Crédible une autre voie, celle de la réduction des dépenses publiques SANS austérité, et donc sans effet récessif et sans changement de la nature de notre modèle social.
Comment? La fiche technique ci-dessous vous détaille nos propositions concrètes:
* La retraite à 65 ans pour tous implique la suppression des régimes spéciaux, hormis celui des militaires.
Le principe de base est de remplacer les coupes dans les dépenses sociales et les services publics par une politique de simplification générale de notre organisation institutionnelle et administrative. Et comme, nous ne sommes pas dans un monde de bisounours, si cette simplification préserve bien des intérêts des classes moyennes et populaires", elle remet en cause une quantité de rentes de situation, d'habitudes de fonctionnement et de privilèges de l'élite politique administrative et technocratique au pouvoir dans notre pays.
Voilà ce qui devrait être le coeur du débat de la prochaine présidentielle, le choix entre la voie proposée par François Fillon, qui fait porter sur le peuple l'essentiel des efforts, et celle proposée par L'Alternative Crédible, qui remet en cause des rentes de situation dont profite l'élite! Car fondamentalement, la réduction des dépenses publiques oblige à sacrifier les intérêts du peuple ou ceux de l'élite. Il n'y a pas de démagogie à le dire comme cela.
Au contraire, ce sont les politiques qui ne prennent pas clairement position qui sont démagogues (hormis Mélenchon que nous ne pouvons accuser de démagogie puisqu'il prend position selon une autre logique que nous ne partageons pas mais respectons) car ils trompent les français sur ce qui les attend. Ils risquent ainsi d'entraîner la France dans une situation comme la Grèce l'a connue (et la connaît encore pour très longtemps!), qui cumule tous les inconvénients des effets récessifs provoqués par une coupure brutale du robinet à crédit, précarité, chômage de masse, crise politique violente, déclin irréversible, ... sans que l'indispensable assainissement de nos finances publiques ne soit engagé d'une façon ou d'une autre.
Entre la voie proposée par Fillon, celle proposée par L'Alternative Crédible et le déni de réalité de tous ceux qui refusent de prendre leurs responsabilités, 2017 sera l'heure d'un choix crucial pour la France qui nous engagera pour des décennies!
Espérons maintenant qu'un candidat à la présidentielle de 2017 portera la voie originale et neuve que nous proposons pour que la France sorte de l'impasse où la mène l'explosion de la dette. Peut-être serait-ce Jean Lassalle comme candidat du peuple ou un candidat issu de la société civile grâce à "la primaire des français"?