De provocations en provocations, d'insupportables agressions en inexcusables bavures, l'affontement Jeunes des cités contre Police est une plaie béante et permante dans la société française qui risque à tout moment de dégénérer. La situation est d'autant plus dangereuse que nous sommes à la veille d'une consultation électorale où le système politique est si affaiblit et l'électorat si volatile que tout semble possible. Pire, ce conflit interne peut très vite se télescoper avec des conflits externes, avec le terrorisme issu de la crise syrienne ou avec un mouvement de révolte propalestinien probable si Donald Trump autorise Israel à faire de Jerusalem sa capitale.
Alors que faire?
Premièrement, reconnaissons l'échec des politiques menées depuis 30 ans. Reconnaissons l'échec de la politique de la ville, de la subvention tout azimut aux associations clientélistes pour "acheter" la paix sociale. Reconnaissons l'échec dans la lutte contre le trafic de drogue, notamment contre le trafic de haschish qui est le soubassement de toute l'économie parallèle.
Deuxièmement, osons sortir des sentiers battus. Osons "autre chose" avant qu'il ne soit trop tard. Voilà pourquoi je propose 5 pistes originales pour améiorer durablement la situation:
- Que la promotion des policiers passe par le travail en banlieue. Pour que ce ne soit plus les policiers les plus jeunes et les plus inexpérimentés qui soient systématiquement en première ligne, récompensons les policiers travaillant dans ces quartiers sensibles par une promotion plus rapide, voire par l'exclusivité des promotions dans les plus petits grades réservés à ceux qui travaillent dans ces quartiers.
- Une vigoureuse politique "macronnienne" d'accessibilité économique avec une baisse générale des charges sur les auto entrepreneurs, les artisans, les TPE et les PME, et surtout la suppression d'une grande partie des normes ajoutées abusivement durant ces 30 dernières années. Utilisons le formidable dynamisme de ces jeunes, leur envie de s'en sortir, pour passer d'une politique d'assistance qui a échoué à une politique d'accessibilité économique comme Emmanuel Macron avait commencé à la mettre en place.
- Le transfert des fonds de la politique de la ville sur une aide systématique et simple d'accès à tout créateur d'entreprise ou d'auto entreprise, ainsi que le transfert de ces fonds dans une prime mensuelle conséquente pour les policiers travaillant dans les "quartiers politique de la ville".
- Une politique originale de tolérance avec une aministie générale dans toute la société française des petits délits, exceptées les agressions contre les personnes, ainsi qu'une légalisation de la vente de cannabis. Cassons la surenchère dans l'intolérance et la sévérité par ... une politique de tolérance envers les "petits". Nos élites sont tellement déconsidérées par les scandales que la seule façon de remettre les pendules à zéro et de taire les rancoeurs est un grand reset des contraventions, retrards de paiement, ...
- Le monopole de l'argent de l'Islam de France attribué à une "Fondation de l'Islam de France" ouverte aux associations culturelles (et plus seulement cultuelles comme le CFCM), nommant, payant et révocant si besoin les imams et bénéficiant des mêmes droits à la défiscalisation des dons que le denier du culte de l'Eglise catholique.
Ce sont des pistes qui peuvent être complétées et amendées. Mais elles amélioreraient la situation en apportant des réponses de fond structurelles à une bonne partie des maux de "la banlieue" et dela société française. Alors, pourquoi ne pas essayer?
Pour l'Alternative Crédible
Philippe Dervaux