Pour changer le système en profondeur, nous devons inscrire le mouvement dans la durée. Cela commence par réconcilier "La France en colère" et "Les gilets jaunes libres"! 

Dans sa belle prise de parole devant l'Opéra de Paris ce samedi 15 décembre, Priscillia Ludosky exprime les 4 revendications prioritaires des gilets jaunes, le RIC, l'assemblée citoyenne, la baisse des taxes et la remise en cause des privilèges des grands élus et des hauts fonctionnaires. Derrière ces revendications et la détermination de "La France en colère" à poursuivre le mouvement, une grande idée, la volonté de changer le système en profondeur! 

Le RIC et l'assemblée citoyenne expriment la revendication des classes moyennes françaises à pouvoir faire entendre leur voix dans le débat public, qui est vérouillé par les élites, les lobbys et les communautarismes de toutes sortes. C'est une révolte contre l'endogamie des élites qui ont confisqué la démocratie représentative à leur profit exclusif. 

La baisse des taxes et la remise en cause des privilèges est une révolte contre le scandale de la gestion des finances publiques depuis 35 ans par ces élites. Comment en est-on arrivé aux prélèvements obligatoires les plus importants d'Europe et à un endettement catastrophique de notre pays, alors que les services publics de proximité disparaissent faute de financements? Cette révolte fiscale est complètement légitime, d'autant que ce sont toujours les mêmes qui doivent payer et qui n'ont le droit à rien. A l'augmentation des charges fixes qui ne laissent rien à la fin du mois, s'ajoute l'injustice de voir les plus riches et les multinationales échapper à l'impôt grâce à l'optimisation fiscale et d'autres profiter des failles du système pour vivre au crochet des français qui travaillent. La question de la gestion des deniers publics et de la répartition de l'impôt est ainsi au coeur de la révolte. Et cette question est directement liée aux revendications sur le pouvoir d'achat avec l'exigence de réponses immédiates. 

D'autres gilets jaunes, regroupés au sein des "gilets jaunes libres" avec Jacline Mouraud et Benjamin Cauchy, expriment la nécessité de changer les modes d'action du mouvement et de participer à la grande concertation que propose le Président. Derrière leur démarche, une réalité qui ne peut plus être ignorée, notre mouvement a un coût de plus en plus élevé pour l'économie, notamment pour les PME et les commerçants qui nous soutiennent majoritairement jusqu'ici.

Ce serait une grave erreur d'opposer "La France en colère" aux "gilets jaunes libres". Les 2 ont raison. L'Alternative Crédible, le (seul) think-tank qui soutient les gilets jaunes depuis le début, se bat pour conserver l'unité du mouvement. Changer le système en profondeur est la finalité du mouvement qui ne doit pas être bradée pour un plat de lentilles. Adapter nos modes d'action pour durer sans pénaliser nos PME et nos commerçants est une nécessité incontournable. Retrouver "l'esprit du 17 novembre" passe par réconcilier "La France en colère" et "Les Gilets jaunes libres". 

Concrètement, réunifier le mouvement et l'inscrire dans la durée passe par 3 actions concrètes:

1. Participer sans complexe à la grande concertation, ... sans se faire avoir! Les technocrates sont très forts pour "reformuler", édulcorer, noyer le poisson et retraduire nos revendications en mini réformettes qui ne dérangeront plus personnes. Cela a déjà commencé. Le durcissement des critères du contrôle technique n'est plus annulé mais reporté de 6 mois. De plus, le débat est circonscrit avec la suppression des questions qui fâchent comme la partie sur l'immigration que le Président avait pourtant promis dans son allocution. La présence massive des gilets jaunes est donc indispensable et notre volonté collective d'obtenir un vrai débat de fond, sans tabous ni limites, doit être totale.
2. Etre très fermes sur la revendication initiale de baisse des taxes! Nous avons obtenu nos premières victoires, l'annulation de la hausse des taxes sur le carburant, la non application au 1 er janvier 2019 du durcissement des critères du contrôle technique (à inscrire dans la durée cf 1), la suppression des péages urbains de la loi sur la mobilité, la suppression de la vignette poids lourds. Mais il reste tant à obtenir, la baisse des prix des péages, du stationnement, la remise en cause du 80 km/h, des voitures-radar, de la vidéoverbalisation et de la verbalisation à la volée, le report de la hausse des prix du gaz et de l'électricité, ..., et la baisse générale des taxes sur les commerçants, artisans, indépendants et PME! C'est absolument essentiel! 
3. S'inspirer sans complexe de ce qui a marché chez nos voisins et notamment chez nos voisins italiens! En 2007 en Italie, il y a eu une révolte similaire contre le système, le "Vaffanculo Day"! Sur toutes les places publiques, les italiens se sont réunis pour dire M.... au système. Puis ils ont pérennisé cette révolte dans un mouvement citoyen, un "non parti" issu de la démocratie participative, le mouvement 5 étoiles. En 10 ans ce mouvement a accédé au pouvoir avec 32% aux dernières législatives. En l'adaptant aux réalités françaises, le mouvement des gilets jaunes doit déboucher sur le lancement d'un mouvement 5 étoiles à la française. C'est indispensable pour imposer nos revendications et porter la voix des classes moyennes dans le débat public. Ce serait également un bon moyen de pérenniser les nombreuses amitiés fraternelles qui ont été nouées sur les ronds-points.

  Osons et soyons déterminés comme nous l'avons toujours été depuis le début. Le mouvement des gilets jaunes est une chance pour la France de remettre à plat un système qui prend l'eau de toutes parts. Nous n'avons pas le droit de la gâcher, saisissons cette chance! 

L'équipe du think-tank de l'Alternative Crédible au service des gilets jaunes

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